Veille en ligne : Bringr rend le monde 2.0 plus compréhensible en temps réel
Bringr est une toute nouvelle solution SaaS d’écoute et d’analyse des réseaux sociaux. Après plusieurs mois passés à peaufiner une version bêta, les deux co-fondateurs Simon Robic et François-Guillaume Ribreau passent à la vitesse supérieure avec une version commerciale de Bringr disponible depuis février 2013. Ambition revendiquée : permettre aux marques et aux entreprises de bien comprendre ce que les internautes publient à leur propos. Alors énième logiciel de veille en ligne ? Pour en avoir le cœur net, le Blog du Communicant 2.0 a interrogé Simon Robic, l’un des deux compères créateurs de Bringr.
A la différence des outils traditionnels de veille qui peuvent vite muer en tableau de bord débordant de données de toutes sortes et d’indicateurs de performance parfois biaisés, Bringr se concentre avant tout sur deux axes : la pertinence de l’analyse et la simplicité d’utilisation. Avec une originalité comme socle : mettre les réseaux sociaux au cœur de Bringr qui prend en charge pour l’instant Facebook, Twitter, Instagram, Digg et WordPress en recevant leurs contenus en temps réel tout en réduisant le bruit au maximum et en offrant une grande sélectivité des sujets que l’on souhaite suivre. Bringr a été cofondé par Simon Robic (ex Human Connect & Numerama) et François-Guillaume Ribreau (ex Zlio & iAdvize).
Vous venez de lancer sur le marché, Bringr, une solution d’écoute et d’analyse du contenu publié sur les réseaux sociaux. En quoi celle-ci diffère des produits qui sont déjà disponibles dans ce domaine ? Quels sont les plus que vous proposez ?
Simon Robic : Il n’y a pas beaucoup de solutions qui s’attachent à l’analyse du contenu. Sur le marché, on trouve beaucoup d’outils qui fournissent des chiffres sur nos comptes, nos pages sociales ou notre propre activité.
En revanche, peu de solutions qi s’intéressent en profondeur à ce que les internautes disent. Avec Bringr, nous voulons nous différencier sur 3 axes. D’abord, l’ergonomie de notre outil. Bringr est simple à utiliser mais permet tout de même de construire des recherches complexes.
Ensuite, nous fournissons une analyse pratique qui permet réellement de comprendre ce qu’ont dit les internautes et qui permet de prendre les bonnes décisions concernant sa stratégie sur les réseaux sociaux. Nous voulons également être le plus exhaustif possible. En plus des incontournables Facebook et Twitter, nous analysons également Instagram, WordPress, Digg, Github. Pour les mois qui viennent, nous travaillons à l’intégration de nouveaux réseaux sociaux pour restituer toujours plus de pertinence dans l’analyse des contenus diffusés par les internautes. Enfin, notre analyse est disponible pour tous nos utilisateurs, peu importe l’offre qu’ils choisissent.
La conversation numérique n’en finit pas de se développer avec ou sans les marques. En tant qu’expert de la veille, quelles sont les tendances majeures que vous distinguez dans les contenus que vous passez au crible ? Que disent souvent les internautes qui s’expriment ?
Simon Robic : Ce que l’on constate, c’est que les réseaux sociaux sont clairement rentrés dans les habitudes des internautes. Ils commentent la plupart de leurs activités, qui sont bien souvent en relation avec une marque. Les marques qui ont une stratégie de présence et qui, par exemple, choisissent d’imposer un hashtag pour rassembler les conversations, sont plutôt suivies dans leur démarche. Les internautes se rassemblent assez facilement autour de ces mots clés qui leur permettent à eux aussi de suivre l’ensemble de la conversation et d’échanger avec des inconnus autour d’un intérêt commun.
Ensuite, nous pouvons souvent observer 2 camps parmi eux : les pour et les contre sur à peu près tous les sujets. Il est intéressant de constater que ce sont souvent les contre qui sont les plus actifs et les plus visibles. Pour autant, ils ne sont pas toujours représentatifs de la teneur majoritaire de la conversation. Ainsi, on observe parfois que même sur des sujets sensibles, la masse est en faveur du sujet décrié. Il existe sur les réseaux sociaux une « majorité discrète », proche de la « majorité silencieuse » dont on nous parle parfois. Or, il est absolument important de ne pas la délaisser mais au contraire de connaître ce qu’elle pense et d’engager avec elle.
Trouvez-vous que les entreprises et les marques ont déjà pris la mesure de ce changement de paradigme ou bien ont-elles encore des difficultés à intégrer les nouveaux enjeux de la conversation numérique ?
Simon Robic : Les grandes marques ont, pour la plupart, compris qu’il était important d’écouter leur communauté. Seulement, elles ne s’intéressent souvent qu’aux « influents », ceux ayant beaucoup d’abonnés. Elles délaissent donc la « masse », qui s’exprime pourtant aussi beaucoup. Nous avons pu constater sur de nombreux sujets que ne s’intéresser qu’à un panel d’influents fait souvent passer à côté du sentiment général. Ensuite, beaucoup de grandes marques s’intéressent surtout aux aspects quantitatifs. Elles se félicitent d’avoir mis en place un hashtag très repris, par exemple. Mais elles cherchent encore trop rarement à mesurer les sentiments et le vrai sens des messages publiés sous ce hashtag. Le meilleur exemple est sans doute ces émissions de télé qui, à la fin du programme, annoncent le nombre de tweets publiés par les téléspectateurs. Pourtant, il n’est pas rare que nous constations que les commentaires négatifs sont 4 ou 5 fois plus nombreux que les commentaires positifs sur ces émissions. Ce n’est donc plus vraiment la même lecture que l’on obtient au final !
De leur côté, les structures plus petites ne prennent pas toujours le temps de s’intéresser aux réseaux sociaux pour deux raisons. Tout d’abord, elles pensent que cela leur demandera trop de temps et qu’elles n’ont pas les moyens de le faire. C’est vrai que les outils existants leur demandaient beaucoup de lecture et que le retour sur investissement était parfois dur à obtenir. Ensuite, elles estiment qu’on ne parle pas ou pas suffisamment d’elles pour que ce soit intéressant. Sauf qu’elles auraient tout à y gagner si elles écoutaient ce qui se dit sur leurs concurrents, sur leur secteur d’activité, etc. Il y a en effet des quantités d’informations et de données très utiles pour mieux comprendre son marché, déceler des opportunités, identifier des points bloquants potentiels et bien d’autres choses encore.
A vos yeux, quelles sont les meilleures pratiques que vous avez pu observer jusqu’à aujourd’hui ?
Simon Robic : Parmi nos premiers utilisateurs, nous avons déjà pu observer des usages très intéressants. Par exemple, la startup Scribz a utilisé Bringr pour détecter les ambassadeurs de son secteur d’activité et comprendre quels étaient les sujets qui intéressaient les internautes autour du storytelling. Grâce aux informations récoltées, elle a pu hisser son application dans le top 10 de sa catégorie sur l’AppStore. Qivivo, qui lance un service d’économie d’énergie, utilise Bringr pour écouter la « majorité discrète » dont je parlais plus tôt et savoir quel est son sentiment à propos de l’énergie et de ses producteurs.
De même, des agences utilisent notre outil pour surveiller l’e-réputation de leurs clients, répondre aux questions des internautes et construire leur stratégie sociale. On voit bien qu’il existe quasiment autant d’usages que d’utilisateurs de Bringr ! L’essentiel à mes yeux est d’avoir la volonté de se plonger dans les conversations et d’en tirer des enseignements plutôt que se focaliser uniquement sur des critères chiffrés et une poignée d’internautes influenceurs. Ces éléments ont leur importance mais ne doivent pas occulter le fond des discussions. C’est précisément ce que permet de faire Bringr !
Propos recueillis par le Blog du Communicant 2.0 le 10 février 2013
Bringr from Doze Studio on Vimeo.
Pour en savoir plus
– Rejoindre Bringr sur son site Internet
– Participer à la discussion avec Bring sur Facebook et Twitter
– Lire l’article du Blog du Modérateur – « Bring, veille et statistiques en temps réel » – 8 octobre 2012
– Lire l’article d’Ouest France – « Simon Robic crée une société d’analyse digitale : Bringr » – 29 novembre 2012
Mini-bios des deux fondateurs de Bringr
– Ancien traffic manager chez Human Connect et ancien journaliste pour Numerama.com (2 millions de lecteurs uniques par mois), Simon anime depuis 3 ans une émission de radio sur les nouvelles technologies et travaille avec les principales chaînes de télévision de l’Ouest sur les questions numériques. Blogueur depuis 2005, il a créé l’association Les Blogueurs de l’Ouest en 2008 (200 blogueurs rassemblés sur Nantes et Rennes). CEO de Bringr, il est en charge de la conception du produit et de l’acquisition client. Il est diplômé d’un bachelor analyste-concepteur en système d’information à l’EPSI Nantes et il intervient dans plusieurs écoles de commerce et de marketing (EAC-Audencia, ISEG Nantes…)
– Major de sa promo à l’EPSI Nantes après un double master au Griffith College de Dublin, François-Guillaume a travaillé chez Zlio (place de marché & plateforme de création de boutiques en ligne) où il a conçu l’application Internet riche de personnalisation des thèmes. Il a également travaillé pour iAdvize (solution d’e-relation client instantanée) où il a travaillé sur l’analyse comportementale des internautes. CTO de Bringr en charge de la recherche et développement, de l’architecture et de l’implémentation, il donne régulièrement des conférences sur JavaScript et intervient à l’IUT de Nantes dans cette matière.